Myocardites de l’enfant : Alerte GFRUP

Depuis quelques semaines des enfants ont été pris en charge en réanimation en France et en Europe, pour une myocardite avec défaillance circulatoire. Ces patients présentent un tableau fébrile, inflammatoire, des douleurs abdominales avec quelques éléments cliniques de maladie de Kawasaki, dont la fréquence est variable, et ont pour l’instant les caractéristiques suivantes :

  • Ils sont atteints à tous âges y compris après 5 ans
  • Ils présentent à la phase initiale quelques éléments en faveur  d’un  syndrome d’activation macrophagique dans un contexte de production importante de cytokines pro-inflammatoires
  • Ils ne développent pas forcément de dilatation coronaire
  • Une infection par le COVID est documentée chez un certain nombre d’entre eux (30 à 50%)

Si vous rencontrez une telle situation, il est important d’échanger votre cas avec des experts de la maladie de Kawasaki, des cardiologues pédiatres, des rhumatologues pédiatres et des infectiologues pédiatres car la prise en charge de ces patients peut sortir du cadre d’une maladie de Kawasaki typique telle qu’on la connait et que la coinfection par le COVID peut modifier la prise en charge.

De plus, l’évaluation hémodynamique doit être attentive et devant toutes altération hémodynamique penser à alerter le service de réanimation pédiatrique référent.

Il est essentiel de faire la preuve de l’infection par SARS-CoV2:

  • par le test par RT-PCR sur écouvillon nasal ou surr aspiration trachéale si l’enfant est intubé
  • par la recherche du virus dans les selles
  • et par si possible la réalisation d’une sérologie COVID
  • enfin, la réalisation d’un scanner thoracique peut permettre de conforter l’hypothèse d’une infection COVID-19.

Un traitement par immunoglobulines intraveineuses après réalisation des examens à visée diagnostique semble améliorer l’état clinique.

Un recueil systématique des critères cliniques et biologiques de la maladie de Kawasaki et du syndrome d’activation macrophagique est à encourager pour mieux documenter ces cas.

De même, les  données cardiologiques et hémodynamiques seraient à standardiser.

A l’initiative du GFRUP, un recueil desobservations au niveau national est préconisé; ce qui permettra de progresser dans la compréhension du tropisme vasculaire du COVID et pour avancer sur les mécanismes physiopathologiques des vascularites de l’enfant.

Ce travail se fera en lien avec les spécialités concernées : cardiologie, infectiologie et rhumatologie pédiatrique.