La SFP accueille avec enthousiasme les conclusions du rapport de l IGAS sur l'état des lieux de la pédiatrie et remercie le Pr Chabrol pour sa précieuse contribution et son expertise mise au service de la santé des enfants.

 Cher(e)s Collègues

Le rapport établi par l’IGAS sur la pédiatrie et l’organisation des soins de santé de l’enfant en France est désormais public, et peut être consulté sur le site de la SFP : sfpediatrie.com

Ce rapport marque une étape très importante dans les actions menées par la SFP depuis presque 10 ans. Ce long chemin a été d’abord marqué par les propositions pour la Santé de l’Enfant, émises en 2017  https://igas.gouv.fr/spip.php?article821 puis par les propositions pour le Ségur de la Santé, émises en 2020 : https://igas.gouv.fr/spip.php?article821 .Cette mission a été souhaitée par la SFP et nous nous réjouissons de sa concrétisation. Sa mise en place par le Ministre de la Santé et sa réalisation par l’IGAS lui donnent une légitimité forte, et représentent une opportunité unique pour que les propositions de ce rapport puissent être transformées en décisions effectives. Les conclusions de ce rapport sont basées sur une documentation très approfondie et l’audition de plus de 120 personnes dont de très nombreux pédiatres de tous horizons professionnels, ce qui renforce à nos yeux les propositions qui sont faites. La SFP souhaite particulièrement remercier le Pr Brigitte Chabrol pour son action soutenue dans ce chemin, comme Présidente de la SFP, Présidente du CNPP, puis experte auprès de l’IGAS pour cette mission.

La SFP partage pleinement les constats faits, ainsi que les 21 propositions de ce rapport, en complète cohérence avec les propositions faites conjointement avec le CNPP en 2017 et 2020.

Trois grands constats sont faits dans ce rapport :

  • Il existe en France une profonde inégalité d’accès des enfants à des soins de qualité
  • La Pédiatrie médicale et la Pédiatrie chirurgicale ont été marquées par des progrès considérables, mais ces évolutions ne se sont pas accompagnées des restructurations nécessaires des soins hospitaliers ou ambulatoires
  • Les évolutions propres de notre société ont eu un impact important sur la santé de l’enfant, qui a été insuffisamment pris en compte : Pédiatrie sociale, Santé mentale et Pédopsychiatrie, consultations non programmées aux urgences hospitalières …

Parmi les 21 propositions, la SFP souhaite particulièrement mettre en avant :

  • L’implication forte du Pédiatre libéral dans la prise en charge des maladies chroniques de l’enfant, ou des enfants vulnérables, grâce à la structuration de réseaux ville-hôpital, à l’incitation à l’exercice pluri-professionnel, et à la valorisation forte de ces prises en charge
  • La reconnaissance du rôle du médecin généraliste dans les parcours de soins de premier recours, et la nécessité de mettre en place les formations adaptées pour nos collègues
  • La nécessité de structurer des parcours de soins avec des délégations de tâches par des professions (par ex puériculteur/trices) bien formées et bien valorisées
  • L’organisation des soins hospitaliers pédiatriques avec une gradation des soins, une meilleure adaptation des personnels nécessaires, une meilleure valorisation des actes pédiatriques, une reconnaissance des soins lourds en Pédiatrie avec des quotas associés de personnels
  • Le maintien indispensable de compétences pédiatriques dans les plateaux d'explorations, en ville comme à l’hôpital
  • Le renforcement des actions de prévention vis-à-vis des enfants les plus précaires, et notamment les indispensables renforcements de la PMI et de la Médecine scolaire
  • Le renforcement nécessaire de la pédopsychiatrie et de la médecine de l'adolescent
  • Les mesures de soutien pour les équipes hospitalières soumises à la charge de la permanence des soins avec le service d’accès aux soins (SAS) et le renforcement des équipes hospitalières.

La SFP estime que les propositions de ce rapport sont adaptées aux défis d’un droit égal à des soins de qualité pour tous les enfants, et notamment pour les enfants les plus vulnérables. Il pose les bases de discussions concrètes pour la modernisation indispensable de la Pédiatrie. Ce sont désormais ces discussions qui permettront ces avancées, mais aussi permettront de calmer les inquiétudes associées à toute évolution. La SFP défend le rôle du pédiatre libéral comme médecin référent de l’enfant et coordinateur de son parcours de soin primaire et secondaire, il s’agit d’un point majeur dans l’amélioration de notre système de santé de l’enfant. Ce rapport est d’abord une reconnaissance de nos compétences, mais souligne que nous pouvons être encore plus utiles aux enfants, en nous organisant mieux, et surtout en travaillant en interactions étroites. Ce rapport est un soutien fort à la Pédiatrie : il faut mieux nous reconnaître, mieux nous doter de moyens, et mieux nous valoriser ! La SFP s’inscrira donc dans une démarche positive et constructive, pour la transformation pratique de ces propositions.

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