COVID-19

Epidémie de Coronavirus: Vous trouverez ci-dessous une synthèse des connaissances concernant la présentation clinique, les mesures de prévention, les conséquences de la crise sanitaire sur la santé de l'enfant avec des liens vers des sites, recommandations nationales ou de groupes de spécialités ayant attrait à différentes problématiques concernant le COVID chez l'enfant.

Dernière mise à jour Août 2021

  • Fin décembre 2019, l'OMS a été alerté de plusieurs cas de pneumonies en Chine dans la Région de Wuhan. Le virus responsable jusqu'alors inconnu a été secondairement identifié comme appartenant à la famille des Coronavirus et a été nommé COVID-19. Les coronavirus sont une grande famille de virus pouvant infecter l'humain et/ou l'animal. Chez l'Humain, les coronavirus sont le plus souvent responsables de rhumes et d'infections respiratoires bénignes. Certains coronavirus comme le SRAS-CoV en 2002-03 et le MERS-CoV depuis 2012 sont cependant responsables de tableaux cliniques sévères.
  • Ce virus a une transmission interhumaine principalement via les gouttelettes. Il peut survivre quelques heures sur les surface et peut donc aussi être transmis par manuportage
  • Dans la majorité des cas, la maladie induite par le coronavirus est bénigne cependant il existe des formes sévères dans environ 15% des cas bien que ce pourcentage soit difficile à affirmer du fait de l'absence de dénominateur exact. Parmi  les formes graves avec admission en réanimation la majorité ont plus de 65 ans et au moins une comorbidité.
  • L'état de pandémie a été déclaré en mars 2020 et le virus continue de circuler activement dans de nombreux pays. Au 5 janvier 2021 et depuis le début de l'épidémie on comptait à travers le monde près de 86 millions de cas et près de 1,9 millions de décès.  

Le virus SARS-Cov2 est un virus à ARN, il a donc une capacité importante de mutation qui augmente avec la forte circulation virale car plus le virus se réplique et plus le risque de survenue de variants mutants est grand. Tous les variants n'émergent pas car les mutations ne leur confèrent pas toujours un "avantage" en terme d'efficacité de réplication.

Le 14 décembre 2020, l'OMS a été alerté par les autorités de santé du Royaume Uni de la circulation active d'un variant (nommé SARS-CoV-2 VOC 202012/01 -Variant of Concern, year 2020, month 12, variant 01-) avec une contagion semblant supérieure (de 40 à 70%) à celles des virus circulants antérieurement. Le communiqué de l'OMS sur le variant anglais est consultable ici

Le 18 décembre, les autorités Sud Africaine ont rapporté l'émergence d'un autre variant (nommé 501Y.V2) non reliée au variant anglais. Le communiqué de l'OMS du 31 décembre sur l'émergence des variants est consultable ici

La réponse de la saisine du 13 janvier de la DGS concernant l'enfant et le nouveau variant est disponible ci dessous et dans l'onglet prise de position

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La variant delta (anciennement appelé variant anglais et qui comprend la mutation L452Rest désormais (aout 2021) majoritaire parmi les virus circulants en France, il a un pouvoir de contagion important impliquant un plus grand nombre de cas y compris chez les enfants.

pour en savoir plus sur les variants : https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2775006https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-circulation-des-variants-du-sars-cov-2

La situation épidémique en France peut être consultée sur le site de Santé Publique France avec des chiffres actualisés quotidiennement. Le site Covidtracker synthétise les données de SPF et de l'INSEE ainsi que du "Center for Systems Science and Engineering (CSSE)" de l'université John Hopkins.

 

PRÉSENTATION CLINIQUE

  • Wu et McGoogan ont publié dans le JAMA le 24 février 2020,  une description des 72 314 premiers cas (au 25 février 15h, il y avait 77 658 cas confirmés en Chine et 2476 en dehors de la Chine. Parmi ces cas il y avait seulement 2% d'enfants et d'adolescents de moins de 19 ans. Il n'y avait aucun décès chez les enfants de moins de 9 ans. Les tableaux les plus sévères sont observés chez les personnes âgées et avec des comorbidités.
  • Les données provenant de différents pays ont confirmé la moindre fréquence de l'infection chez l'enfant et sa moindre gravité. L'infection est le plus souvent bénigne responsable de signes cliniques peu spécifiques (toux, fièvre, rhinite et parfois signes digestifs). Les cas graves sont très rare.
  • La revue The Pediatric Infectious Disease Journal ont publié une revue très complète de Zimmermann et Curtis sur les infections à coronavirus chez l'enfant (y compris COVID-19). Cette revue fait le point sur l'épidémiologie, la clinique, le diagnostic, le traitement et les méthodes de prévention chez l'enfant.
  • Wong et al propose dans la revue Pediatrics une description clinique de 2143 cas pédiatriques (dont 731 cas confirmés). 94 enfants étaient asymptomatiques (prélèvements systématiques du fait d'un contage). Dans 94% des cas la maladie était peu sévère (de asymptomatique à modérée). Parmi les 112 cas sévères (détresse respiratoire avec saturation en oxygène <92%), 60% avaient moins de 5 ans et 30% moins de 1 an et parmi les 13 cas critiques (SDRA et/ou défaillances d'organe) 7 avait moins de 1 an. Un enfant de 14 ans est décédé. Il n'y a pas de données sur les comorbidités éventuelles des enfants. 
  • Les données Françaises confirme la bénignité de l'infection chez les enfants (les cas graves et les décès sont extrêmement rares); Les enfants de moins de 15 ans représentent moins de 1% des admissions en réanimation au 5/04 en France et aucun enfant de moins de 15 ans n'est décédé du COVID en France. Un décès est survenu chez une adolescente de 16 ans (données santé publique France).
  • Tagarro et al ont publié dans le JAMA pediatrics la description de 365 enfants testés à Madrid (les tests étaient faits chez les enfants hospitalisés ou les enfants avec des comorbidités et des symptômes compatibles avec le COVID). Le taux de positivité des prélèvements étaient d'environ 6% la première semaine et 11% à la fin de la 2ème. Les enfants qui avaient été en contact avec un cas positif avaient plus souvent un prélèvement positif. Parmi les 41 enfants posiifs pour le COVID, 4 ont eu besoin d'un support respiratoire (optiflow, VNI ou intubation) et 11 avaient des comorbidités.
  • Un article du CDC (Control disease Center, USA) publié en Aout 2020 sur leur site a étudié les caractéristiques des enfants hospitalisés pour COVID dans 14 états des Etats-Unis entre le 1er mars et le 25 juillet 2020. Le taux d'hospitalisation pour COVID était de 8 pour 100 000 habitants versus 164 pour les adultes. Parmi les  208 des 576 enfants pour lesquelles les données étaient détaillées,  un enfant sur 3 a eu recours aux soins intensifs. Un patient est décédé. 38% des enfants hospitalisés avaient une obésité. Le taux d'hospitalisation étaient plus importants chez les enfants Hispaniques ou Afro-américain. 
  • Des revues concernant les signes cliniques de la COVID chez l'enfant ont été publiée en mars 2020 dans Acta Pediatrica (Ludvigsson) et Juin 2020 dans PIDJ (Zimmermann et al) et confirme ces données réassurantes chez l'enfant. 
  • Les articles cités ne sont pas exhaustifs (cf ci dessous, où trouver de l'information mise à jour). Ce lien vous mène vers une recherche pubmed des articles référencés sur le sujet du COVID en pédiatrie. 
  • En août 2021, des données venant des USA et concernant un nombre important de décès des enfants et adolescents ont inquiété quant à la possibilité d'une plus forte virulence chez l'enfant. Cependant, ces données sont à moduler par les données globales aux états unis (https://www.aap.org/en/pages/2019-novel-coronavirus-covid-19-infections/children-and-covid-19-state-level-data-report/) qui font état d'un taux de létalité de  0.00%-0.03% (pourcentage de décès parmi les enfants atteints de COVD). Les données françaises sont également très rassurantes. (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/) La mortalité hospitalière cumulée au 18 Août  depuis le debut de l'épidémie est de 11 cas pour les 10-19ans et 6 pour les moins de 10ans soit 0.02% de la mortalité hospitalière cumulée rapportée  au 18 aout 2021 par Sante Publique France (17 / 86451) alors que les enfants et jeunes de moins de 20 ans représentent  plus de 23.9% de la population (source https://fr.statista.com/statistiques/472349/repartition-population-groupe-dage-france/). Ces données sont illustrées par les graphiques ci-dessous, représentant le nombre d'enfants hospitalisés en soins critiques (moins de 10 ans et 10-19 ans), ainsi que la proportion de moins de 20 ans parmi les hospitalisations en soins critiques et le nombre d'hospitalisation en soins critiques tout âge confondus (données quotidiennes)

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courbe hospit soins critiques moins de 10 ans
nb hospit soins critiques 10-19
pourcentage moins de 20 ans hopsit soins critiques
nb hospit soins critiques tout âge

SYNDROME d'INFLAMMATION MULTISYSTEMIQUE PEDIATRIQUE (PIMS)

  • En Avril des pédiatres ont été alertés par des observations de Kawasaki-like dont la fréquence semblait supérieure à celle habituellement observée. Cette alerte a permis de mettre en place un recueil de ces observations par santé publique France. Les cas des Kawasaki-like observés à l'Hôpital Necker ont été publié dans le BMJ (Toubiana et al). Les hypothèses concernant la physiopathologie du syndrome d'inflammation multisystémique post infectieuse sont exposés dans un commentaire de Nature Reviews Immunology (Rowley). La série d'enfants présentant des PIMS au décours de la première vague a été décrit par Belot et al dans Eurosurveillance. La déclaration des cas de PIMS se faite auprès de santé publique France via ce lien et selon les modalités expliquées sur la page de SPF
  • Le comité de pilotage du groupe COPIL COVID inflammation pédiatrique et les sociétés savantes partenaires, à l’initiative du GFRUP ont proposé le protocole de soins ci dessous pour les enfants suspects de PIMSmise 
  • mise à jour du 1/02/2022 

ROLE DES ENFANTS DANS LA TRANSMISSION

  • Le rôle des enfants dans la transmission est difficile à apprécier notamment du fait d'interactions très fortes avec les adultes. On pensait initialement que les enfants pouvaient être des transmetteurs importants et jouaient un rôle clef dans la diffusion du virus. Les données épidémiologiques sur la transmission ont infirmé cette hypothèse et les jeunes enfants apparaissent moins souvent malades et transmetteurs que les adolescents ou les adultes. Le pourcentage d'enfants infectés et à l'origine de transmission semble moins important que chez l'adulte. Cependant en cas de circulation très active du virus et donc d'un nombre de cas très élevé, ce faible pourcentage peut être à l'origine d'un nombre non négligeable de cas (par augmentation du dénominateur et non par augmentation de la contagion chez l'enfant). Par ailleurs, il est important de distinguer transmission par les enfants et les adolescents et rôle de l'école. En effet, si il apparait que les enfants peuvent transmettre l'infection, la 4ème vague est née en juillet avec des écoles fermées. 
  • La SFP a synthétisé régulièrement les données de la littérature concernant le rôle des enfants dans la transmission afin de proposer des mesures adaptées pour la scolarisation des enfants (cf également ci dessous dans le chapitre "prises de position, mises au point et propositions) dans le but de maintenir les écoles ouvertes dont la fermeture a des conséquences catastrophiques sur la santé sociale et les apprentissages des enfants ; la dernière actualisation date d'octobre 2020. Depuis cette actualisation, les Suédois ont rapportés dans un papier publié en janvier 2021 dans le NEJM en population une très faible morbimortalité de la COVID chez les enfants et chez leurs enseignants. Un article publié en Août 2021 dans JAMA pediatrics a étudié la transmission au sein des foyer et mis en évidence une transmission par les nourrissons au sein des foyers qui aurait été sous estimée jusqu'à lors (Paul et al), un éditorial intitulé "Yes, Children Can Transmit COVID, but We Need Not Fear" accompagnant cet article invite cependant à ne pas avoir peur de cette transmission qui n'aura aucune conséquences cliniques si la population des adultes est bien vaccinée !

 

QUELS ENFANTS TESTER ? 

La SFP, Infovac France et le GPIP proposent l'algorithme de test suivant dans un contexte de forte circulation virale.

Cet algorithme est mis à jour en fonction de l'évolution épidémique.

La très grande majorité des formes de COVID chez l'enfant sont bénignes et le traitement est symptomatique.

Il n'existe pas de recommandations de traitements spécifiques pour la pédiatrie. Des synthèses des traitements étudiés et des recommandations sont actualisés régulièrement par la HAS et le HCSP pour les adultes. Le HCSP recommande au 19 octobre 2020, l'utilisation de dexaméthasone pour les adultes hospitalisés oxygénorequérant (l'avis est consultable ici). Au vu du très faible nombre de cas grave chez l'enfant, il existe très peu de données sur l'utilisation de la dexaméthasone en pédiatrie. 

La prise en charge du PIMS est mentionnée plus haut.

Les mesures barrières

La vaccination

La vaccination est à ce jour (août2021) réservée aux adultes et aux adolescents de 12 ans et plus.

Le site INFOVAC met à disposition de l'information sur les vaccins anti COVID (composition, mode d'administration, efficacité, effet secondaire) 

Une conférence de la Pre Claire-Anne Siegrist, d'infovac Suisse, sur les vaccins anti COVID et la stratégie vaccinale Suisse est consultable ici et ici en extraits

La SPILF propose des questions/réponses sur la vaccination ici

Le CRESS (Centre de Recherche Epidémiologie et StatistiqueS) propose une modélisation des bénéfices et risques  au plan individuel sur cette page 

Le CHU de Nantes propose une vidéo sur la conservation, la manipulation et l'administration du vaccin anti-covid19.

La publication du NEJM rapportant les données des études phase 2/3 sur l'efficacité et la sécurité des vaccins à ARN sont consultables ici et ici 

Le site mes vaccins.net propose de l'information sur tous les vaccins COVID 19 à l'étude

La position au 5/02/2021 de la SFP et des groupes de spécialités concernant la vaccination chez les enfants est disponible ci-dessous

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L'avis du CNPP de juillet 2021 et auquel a contribué la SFP ainsi que l'AFPA est disponible ci-dessous

- Alors que les enfants ont été relativement épargnés par le virus, les mesures de prévention mise en place (et nécessaire) avec le 1er confinement et la fermeture des écoles au pire de la pandémie ont eu des conséquences notamment en terme de diminution de l'activité physique, troubles psychologiques et détresse sociale. Ces conséquences sont encore en cours d'évaluation. Le HCSP a émis en juin un avis relatif à "Gestion de l’épidémie COVID-19 et inégalités sociales de santé des enfants, leçons pour le futur disponible ici

- Circulation des autres virus respiratoires : les mesures barrières adoptées ont permis de réduire drastiquement la circulation des virus respiratoires habituellement responsables d'épidémies hivernales et notamment du virus VRS responsable de la bronchiolite (cf données SPF). L'article de Angoulvant et al publié dans CID rapporte la diminution des infections virales malgré la poursuite de la scolarisation des enfants lors du 2nd confinement plaidant pour le maintien des écoles ouvertes et riche d'enseignement pour la gestion des épidémies hivernales de l'enfant et le rôle des mesures de prévention notamment auprès des adultes. 

- L'observation d'un recrudescence de consultations et hospitalisations pour troubles anxieux (pouvant se manifester chez les nourrissons par des troubles du sommeil, des pleurs, des troubles de l'alimentation) , phobiques, idées noires, troubles de l'humeur, tentatives de suicide chez les enfants et les adolescents a amené la SFP, conjointement avec les pédospychiatres, à alerter les autorités de santé et le grand public sur cette crise sanitaire parallèle, vous pouvez retrouvez les différentes communications dans la presse dans la rubrique communiqué de presse de la SFP (https://www.sfpediatrie.com/la-sfp/communiques-presse)

  •  Avis du 20 juillet 2021 du CNPP (Centre National des Professionnels de Pédiatrie) concernant la vaccination des adolescents

 

 

  • Avis et position de la Société Française de Pédiatrie (SFP), de la Société Française de Pédiatrie Médico Légale (SFPML), du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) et du Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP) sur la question récurrente de la fermeture des écoles 

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  • URGENT FRANCE 2 / Port du masque enfants

  • Plaidoyer pour le maintien des écoles ouvertes, les sociétés savantes de pédiatrie se mobilisent (25/01/2021) 
  • Réponse de la SFP à la saisine de la DGS du 13012021
  • Propositions de la SFP pour l'école basée sur une revue de la littérature sur  la maladie et sa transmission chez l'enfant
  •  Propositions de la SFP et des groupes de spécialités pour les conditions de scolarisations des enfants avec une maladie chronique en période COVID
  • Infovac France et le GPIP propose des mises au point régulièrement mise à jour concernant l'épidémiologie, les symptômes, les possibilités thérapeutiques sur leur site  ici 
  • Infovac France , le GPIP et la Société Francophone pour la Rhumatologie et les Maladies Inflammatoires en Pédiatrie (SOFREMIP) propose une information concernant les enfants immunosupprimés 
  • La Société Française de Pédiatrie, le GPIP et la Société Française de Néonatalogie proposent une synthèse concernant le nouveau-né suivi d'une fiche de conseils pour les parents:
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  • Le Infovac, l'AFPA la SFP et le GPIP proposent la synthèse suivante pour les consultations de pédiatrie en cabinet de ville 
  • La société Française de pédiatrie, le GPIP, le GPGse et la SFPML proposent des conseils pour les mineurs bénéficiant d’une mesure de placement et vivant en collectivité 
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  • La société française de pédiatrie médico-légale a également fait des préconisations médicales pour un repérage des situations de violences pour les enfants et les adolescents en sortie de confinement consultable sur leur site ici

Les études sur le COVID-19 concernant la pédiatrie sont résumées dans le tableau ci-dessous

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