POSITION CONJOINTE DE LA SFP, DU CNPP, DE L'AFPA, DU GFRUP ET DU GPGSE SUR LA RENTREE SCOLAIRE DE JANVIER 2022 DANS LE CONTEXTE DE LA CRISE COVID-19

Les sociétés savantes de pédiatrie s’étonnent de publications récurrentes en contexte d’intensification de la circulation du Sars-cov-2 réclamant de différer le retour à l’école des enfants. Certaines tribunes signées par des collectifs par ailleurs sans expertise en santé de l’enfant, sont très éloignées des codes du débat scientifique et laissent à penser que l’intérêt des enfants n’est malheureusement pas au centre des préoccupations .Les auteurs de ces tribunes mettent en avant des chiffres non référencés et des informations approximatives voire erronées, particulièrement anxiogènes pour les familles. Pour mémoire, des publications alarmistes similaires, parues avant la rentrée scolaire de septembre 2021, se sont avérées inexactes dans les faits. Par exemple, si le nombre des jeunes enfants hospitalisés en lien avec le COVID semble en augmentation, une analyse qualitative des données est indispensable car il s’agit tres souvent de bronchiolites dues au Virus respiratoire Syncitial avec découverte fortuite du SARS-CoV2. Lors de la première vague épidémique en France en 2020, 15% des enfants « COVID + » étaient hospitalisés pour une pathologie sans aucun rapport avec ce virus (Ouldali N, investigator group of the PANDOR study. Pediatrics. 2021 Mar;147(3):e2020023432). Dans le reste de l’Europe également, les pédiatres témoignent que dans ce contexte de très forte prévalence du SARS-CoV2, bien des enfants « COVID+ »sont en réalité hospitalisés pour un tout autre motif.

L’ensemble des sociétés de pédiatrie rappelle que, depuis le début de la pandémie, l’intérêt supérieur des enfants a toujours été au centre de leurs préoccupations lorsqu’il a fallu prendre des décisions. C’est bien pour protéger les enfants que les pédiatres se positionnent pour le maintien de la rentrée scolaire dès le 3 janvier et recommandent la vaccination de tous les enfants âgés de 5 à 11 ans, mais en priorité ceux porteurs de maladies chroniques à risque de forme grave de COVID (https://www.infovac.fr/actualites/position-des-societes-savantes-de-pediatrie-au-sujet-de-la-vaccination-anti-covid-des-5-11-ans-destinee-aux-familles

Une donnée en revanche n’est plus à démontrer : la fermeture des écoles a des effets délétères graves en particulier pour les enfants et les familles les plus vulnérables, elle n’est envisageable que quand tous les autres mesures pour limiter la circulation du virus ont déjà été activées ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque tous les lieux de forte contamination sont encore ouverts.

Ce sont les adultes non vaccinés qui aujourd’hui impactent fortement le système de santé et mettent sous tension les hôpitaux. Les enfants n’ont pas à être considérés comme la « variable d’ajustement » facile à activer quand d’autres mesures perçues comme plus contraignantes pour leurs ainés n’ont pas été appliquées.

 
Pr Christèle Gras-Le Guen
Présidente de la Société Française de Pédiatrie (SFP)
Dr Grégoire Benoist
Vice-Président de la Société Française de Pédiatrie (SFP)
Pr Robert Cohen
Président du Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP)
Président du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP)
Dr Fabienne Kochert
Présidente de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) 
Pr Elise Launay
 

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